dimanche 20 février 2011
Les États-Unis suivent l’exemple de l’Égypte : Siège populaire du capitole du Wisconsin pour protester contre les mesures d’austérité.
Le 15 février dernier, le Capitole du Wisconsin, à Madison, a été envahi par une foule d’environ 100 000 protestataires venus scander leur désapprobation face aux mesures financières proposées par leur gouverneur. En effet, le gouverneur républicain Scott Walker, nouvellement élu depuis 7 semaines, propose aux travailleurs de réduire leurs pensions, augmenter les frais de l'assurance-maladie et l’âge de la retraite, tout en limogeant les syndicats. Par exemple, on veut réduire les droits de négociation collective pour les employés du secteur public pour qu’ils ne puissent plus négocier au sujet des prestations, des pensions ou autre avantage social, mais seulement au sujet des salaires. Le gouverneur Walker insiste sur le fait que ces ‘concessions’ des travailleurs sont indispensables pour combler un manque de 3,6 milliards de dollars dans le budget du Wisconsin. Pourtant, il n’y a rien dans les mesures financières rendues publiques par Scott Walker qui pourrait limiter les ‘bonus’ aux dirigeants d’entreprises, les profits faramineux ou même encourager une hausse des salaires des ouvriers.
Ce sont ces mesures économiques partisanes et inégales que les citoyens du Wisconsin sont venus dénoncer au capitole de Madison. Tout comme leurs frères Tunisiens, de plus en plus d’étatsuniens s’insurgent pour dénoncer les inégalités sociales qui s’accentues aux États-Unis et dans le monde. Notre lutte est analogue et les solutions qui s’offrent à nous sont tout aussi similaires : soit vous défendez les pseudo-valeurs de ‘liberté économique’ défendues par la classe capitaliste, ou bien on joint la lutte des sociaux-démocrates et des syndicalistes qui réclament plus d’équité par des mesures arbitraires. Mais les gens d’expérience savent, par la théorie ou par l’intuition, que ces deux voies sont vouées à l’échec et mèneront à l’appauvrissement et l’endoctrinement des populations. Par asphyxie économique de la bourgeoisie proposée par la droite, ou par le chantage des subventions et les cotisations syndicales proposées par la gauche. Nous l’avons constaté avec l’expérience d’Electrolux au Québec, qui a préféré déménager au Tennessee, alléché par les subventions de l’État. À première vue, cela peut sembler favorable pour les travailleurs étasuniens, mais ce sont quand même les contribuables du Tennessee qui ont payé ces 132$ millions pour attirer Electrolux. De plus, comme nous l’avons souligné dans notre texte “Fermeture d’Electrolux à l’Assomption: Est-ce que les Québécois ont besoins de plus d’exemples pour voir que ça pu d'allure?”, le gouverneur du Tennessee a promis à Electrolux une main-doeuvre industrielle rémunérée aussi bas que 14,60$ de l'heure, sans protection syndicale.
Les citoyens du Québec, des États-Unis et d’ailleurs doivent savoir qu’il existe une troisième voie. Non pas celle de l’État répressif et omniprésent, ni celle de la bourgeoisie et de son exploitation capitaliste, mais la voie du pouvoir citoyen, de l’individu. Tout au long de l’Histoire, les marxistes ont lutés pour que le travail social revienne à la société, à chaque individus. Il y a eu des faux-pas, il faut l’admettre, mais la revendication centrale de notre lutte doit toujours être que le fruit du travail social, le profit, revienne à l’individu, non pas à une organisation. Pour ne pas commettre les erreurs du passé, il est essentiel de faire cette distinction : la richesse sociale n’appartient ni à la bourgeoisie, ni à l’État, mais identiquement à chaque individu. Telle est la seule réconciliation possible entre les idéaux de la gauche et de la droite politique qui mèneront inévitablement à une révolution mondiale et à un surpassement du capitalisme. Sans cela, les antagonismes de classes, dont les soulèvements en Tunisie, au Wisconsin, en Islande ou en Chine ne sont qu’une révélation, ne cesseront jamais de s’amplifier.
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