Ce texte est écrit à la mémoire de deux événements significatifs du 11 septembre : soit le 11 septembre 2001, date des célèbres attaques terroristes aux États-Unis et le 11 septembre 1973, date de l’assassinat de Salvador Allende et la prise du pouvoir d’Augusto Pinochet au Chili. Bien que ces deux moments historiques ne soient pas liés directement, ils ont néanmoins une base commune : ils sont le résultat d’un minutieux contrôle de l'économie par les grandes puissances. Depuis la chute généralisée des états se réclamant du communisme (mur de Berlin et U.R.S.S. en 1989 et 1991 respectivement), une certaine période de paix mondiale semblait régner. Pour comprendre les conflits actuels et ceux à venir, il faut comprendre que ce laps de paix éphémère fut précédé par de fortes turbulences planétaires. Le coup d’état chilien, survenu le 11 septembre 1973 en est un bon exemple et est à l’origine de la dernière vague mondiale d’assassinats ciblés dans le contexte de guerre froide qui régnait dans les années 60-70.
Chili, 1970, Salvador Allende, médecin de profession et marxiste avoué, est élu démocratiquement grâce à l’Unité populaire (une union de Partis politiques social-démocrates et communistes, de syndicats, d’organisations ouvrières et paysannes, etc.). Ils instaurent alors un régime socialiste, qui satisfaisait le peuple mais évidemment, mécontente le milieu des affaires (hausse des salaires, réforme agraire, nationalisations...). En 1973, après trois ans au pouvoir, un putsch militaire largement financé et supporté par les Etats-Unis, mettait fin de façon sanglante à l’expérience du socialisme démocratique du président chilien Salvador Allende. Cette journée fut caractérisée par une terrible panique populaire entraînée par le bombardement et l’invasion de la Moneda à Santiago (palais présidentiel) qui entraîna la mort d’Allende, l’invasion des rues par les soldats, la mise au silence des radios et des chaînes télévisées, les fusillades ininterrompues, les cadavres flottant à la dérive dans le Rio Mapocho... Environ 4000 personnes ont trouvées la mort et entre 500 000 et 1 millions de personnes fuirent le Chili. Ce fut la fin soudaine d’un mouvement qui regroupait les rêves d'égalité, de fraternité et de partage de plusieurs millions de personnes, au Chili et ailleurs. "Un bon marxiste est un marxiste mort", soutenait Pinochet!
Par contre, Allende avait été très loin dans l’élaboration d’un socialisme démocratique et pluraliste (formé par plusieurs partis), en opposition avec l’U.R.S.S., la Corée du Nord, Cuba et leurs acolytes, qui ont tous optés pour la révolution à parti unique. Suite à la prise du pouvoir par Allende, la nationalisation des banques, des principales industries (cuivre, mines de fer et de salpêtre, ciment, métallurgie), la redistribution du pouvoir d’achat en faveur des plus pauvres, les réformes agraires, la réforme de la Constitution, etc. commença à inquiéter les classes aisées et les pays impérialistes. Avant son élection, les Etats-Unis avaient tout fait pour empêcher qu’Allende devienne le nouveau président de la république en finançant les principaux partis d’opposition, dont le parti politique Démocratie-Chrétienne (d'extrême droite idéologique). Le président étasunien de l’époque, Nixon, veut faire « crier » l’économie chilienne, pour utiliser sa propre expression. Il donne alors l’ordre à Washington de mettre fin à toute assistance économique et fait l’impossible pour précipiter la chute brutale des cours mondiaux du cuivre, principale ressource du Chili. Une fois la prise du pouvoir par Pinochet, les partis politiques furent dissous, la liberté d’expression et le droit de réunion supprimés, l’économie totalement privatisée. Il crée même une police politique nommée Direction d’information nationale (DINA), il se taille une Constitution sur mesure et s’auto amnistie par avance.
Comme si ce n’était pas assez, une forte alliance émerge entre les gouvernements despotiques du Chili, de l’Argentine, du Paraguay, de l’Uruguay, du Brésil et de la Bolivie afin de combattre l’ennemie que l’on surnomme à l'époque « le communisme mondial ». Une marée mondiale d’assassinats ciblés (France, Etats-Unis, Mexique, Espagne, Costa Rica, etc.) en résulte. On constate que c’est le coup d’État de Pinochet qui va déclencher une nouvelle vague d’assaut capitaliste sur le monde entier, principalement sur l’Amérique du Sud. C’est ainsi que va s’imposer, souvent avec violence extrême (ex : en Argentine de 1976-1983) la mise en place des politiques ultralibérales de l’Amérique Latine moderne. Le Chili a été, en quelque sorte, le laboratoire de cette politique de libéralisation. Aujourd’hui, bien que les dictatures sud-américaines aient tombées, les politiques mises en place, dans le feu et le sang, grâce à ces dictatures militaires, demeurent. Le devoir de conscientisation contre le coup d’état sinistre du 11 septembre 1973 nous impose de nous mobiliser contre les nouveaux coups de l’impérialisme étasunien et de ses alliés, dont le Canada, la France et la Grande-Bretagne, mais également des marchés financiers en général. Il n’est pas sans rappeler que le Canada a également participé au coup d’état de 2002, en Haïti, aux côtés de la France, les canadiens ont également supportés l'invasion de la Côte d'Ivoire par la France, au début de cette année, et les activités impérialistes du Canada ne font que s'accentuer depuis.
Les grands empires ont propagés pendant des siècles, par leurs actes barbares, l’injustice et la misère, afin d’assurer le maintient de leur hégémonie. Aujourd’hui, les bêtes qu’ils ont formées se retournent contre leur propre maître. Bien sûr, l’on ne parle pas ici d’Augusto Pinochet, mais des talibans et de Ben Laden. À la fin des années 70 s’installe en Afghanistan, pays à majorité tribale, un gouvernement pro-soviétique. Les Etats-Unis, qui voient cette évolution d’un très mauvais œil, décident de financer les principales tribus anti-soviétiques, dont les Talibans. En septembre 1979 survient l’assassinat du président afghan, ce qui enclenche une guerre civile. L’armée rouge soviétique décide d’intervenir, ce qui pousse également les Etats-Unis à agir. Afin de résister aux forces soviétiques, la CIA entraînera avec zèle, une armée de plusieurs milliers de mercenaires, dont Ben Laden. La guerre fait plus d’un million de morts et plusieurs milliers de déportés. Ces atrocités dureront 10 ans...
Aujourd’hui, plusieurs anciens alliés des impérialistes se sont tournés contre leurs anciens maîtres. La guerre de 2001 en Afghanistan est, en quelque sorte, la conséquence de leur désobéissance face à leur tuteur. La guerre en Irak n’avait aucun lien avec les attaques terroristes du 11 septembre, bien que les étasuniens aient tentés de nous le faire croire. Cette guerre était, bien avant tout, économique (c-à-d. impérialiste). Le but était de s’emparer de ressources pétrolières, mais également de priver l’approvisionnement de la Chine (dont l’ancien gouvernement Irakien était un grand exportateur). La Chine est pratiquement l’une des seules puissances qui peut réellement rivaliser avec les Etats-Unis. C’est pourquoi les États-Unis veulent essentiellement stopper son développement, par le rationnement de son pétrole.
Dans un monde où règne la quête effrénée du profit et de la libre concurrence à tout prix, il ne peut qu’exister une paix éphémère suivie de fortes périodes de guerre. Le capitalisme tend à monopoliser sans cesse le capital, donc le pouvoir, entre les mains du moins en moins de personnes, de régions, de pays. Donc, s’ils veulent garder leur position dominante, les grands empires devront s’attaquer entre eux, directement ou indirectement, afin de se redistribuer les richesses de la Terre ainsi que la main d’œuvre à bon marché. C’est ce qu’on appelle l’impérialisme. C’est dans cette optique que Lénine affirma que « quiconque désire une paix solide et démocratique doit être partisan de la guerre civile contre les gouvernements et la bourgeoisie ». Que tous les pacifistes du monde entier en tirent une leçon!
Selon sa théorie, le monde évolue plus ou moins vite dans un environnement donné. Par son évolution, il y a changement quantitatif des données (plus d’esclaves, de pauvres, plus de prédateurs, une plus haute température de l’eau ou de l’air, n’importe quoi qui change en quantité, numériquement. Toujours selon cette théorie, une fois qu’un phénomène a changé drastiquement en nombre (quantité), c’est sa qualité qui en sera altérée.
Quelques exemples :
1) si on fait chauffer ou refroidir de l’eau, sa température monte ou descend, sans grande répercutions sur sa qualité. Mais un fois qu’on descend en bas de 0 degrés ou qu’on monte au-dessus de 100 degrés (une fois qu’on change suffisamment la quantité de chaleur), c’est la qualité de l’élément qui change : l’eau gèle ou se met à bouillir.
2)dans un environnement donné, on peut augmenter progressivement la quantité des prédateurs sans grande répercutions, mais un fois un certain seuil atteint, il y a changement de qualité : les prédateurs doivent adapter leur alimentation ou les proie devront s’adapter pour survivre ou bien il a extinction de l’espèce proie ou prédateur.
3)on peut augmenter la quantité d’esclaves, de dépossédés, de soumis ou de pauvres, mais une fois un certain seuil atteint, il y a révolution et renversement de l’ordre établi et donc un changement de qualité également.
La L.T.Q.Q. peut s’appliquer partout et à tous les phénomènes. En cela, elle est une loi scientifique incontournable.
L’histoire se répète, et je suis certain que des historiens tentent de voir un fil conducteur ou une progression quelconque. Sinon, pourquoi étudier l’histoire? Qui ne se souvient pas des erreurs passées est condamné à les répéter.
@André Franc-Shi
Merci, Je ne connaissais pas cette loi sous cette forme. Ce qui s’y approchait le plus pour moi est la dialectique, c’est-à-dire la fusion de deux opposés résultant une nouvelle entité. Étrangement, c’est Hegel et Marx qui ont le plus développés cette idée.
Pour 1 000 autres raisons. Je suis trop surpris par ce commentaire utilitariste pour développer.
Cette « loi » est issue de la dialectique matérialiste développée par Friedrich Engels, fidèle compagnons philosophique de Karl Marx.
Le « verre d’eau social » est quasiment rempli, il est sur le point de déborder; la L.T.Q.Q. se confirmera bientôt une fois de plus sur le plan social : la révolution mondiale est plus proche que vous semblez le croire. Mais pour qu’elle joue en notre faveur, en faveur de tous les peuples et non pas seulement de l’élite mondaine, nous devons être prêts, nous devons être organisés….
Vous dites « l’esclavagisme, très répandu dans l’antiquité, a pratiquement disparu à l’ère contemporaine ». Mais dites-moi, qu’est-ce qui distingue l’esclavagisme de l’antiquité et l’esclavagisme économique contemporain? Rappelez-vous qu’à cette époque, plusieurs « esclaves privés » étaient logés et nourris par le maître et quelques-fois même rémunérés…. Qu’est-ce qui distingue cet esclave du parent monoparental qui travail plus de 50 heures par semaines et qui a de la difficulté à maintenir son niveau de vie ici au Québec, mais ailleurs également? Qu’est-ce qui distingue cet esclave antique des MILLIARDS d’humains contemporains qui survivent avec moins de 50$ par semaine et qui, par leurs actions communes, ont pour conséquence d’engraisser toujours d’avantage le cul de ceux qui les exploitent et les pillent?
Par ailleurs, de l’antiquité à l’époque industrielle, il est indéniable que les conditions de vie matérielle se sont améliorées pour le plus grand nombre.
Mais vous avez raison. Il reste du travail à faire…..
Mais vous oubliez une donnée importante : notre progrès s’est fait au dépends des autres peuples aujourd’hui encore plus soumis que nous. Et cette domination économique mondiale DOIT perdurer pour maintenir le système capitaliste actuel en place et continuer d’accentuer l’emprise de l’élite économique mondiale. La libération prochaine de l’Afrique sonnera le glas du capitalisme moderne : les inégalités sociales se rependront sous peu au Québec et partout en occident. Et le bond évolutif sera brusque violent, d’où l’importance d’avoir une théorie solide et une organisation citoyenne capable de rivaliser avec l’élite économique actuel, qui tentera inévitablement de rétablir son emprise sur les peuples.
« Sans compter aussi les droits civiques et politiques qui se sont étendus de beaucoup… » Cela n’est que fumisterie! MONDIALEMENT, il n’y a jamais eu autant de sans abris et de malnutrition. Il faudrait que je retrouve le rapport de l’ONU qui prétendait que 2004, était la première année où plus de la moitié de l’Humanité n’avait pas d’habitation fixe.
Vous prétendez qu’il est utopique de croire que tous les hommes seront un jour égaux ». Je ne penses pas! Mais ici, il faudrait d’abord définir ce qu’est l’égalité entre les humains….
Mais vous oubliez les pays émergents dans votre analyse. En fait, la pauvreté dans le monde a diminué de moitié depuis 1981.
Cependant, je suis d’accord que la crise économique actuelle en Occident, qui touche encore peu la Chine, risque de faire augmenter la pauvreté. Ce que je veux dire est que, malgré les reculs ponctuels, la tendance depuis l’antiquité va vers une réduction des inégalités.
Mais nous nous écartons du sujet du billet. Je voulais simplement faire une analyse historique du passé et rien ne garantie le futur. Tout comme vous, je souhaite un changement radical….
Vous dites que « la pauvreté dans le monde a diminué de moitié depuis 1981″, mais dans presque TOUS les cas, ces rapports ne se fient pas aux conditions matérielles des humains étudiées, mais plutôt à l’aspect numérique de leur porte-feuille. Par exemple, pour ces chercheurs bureaucrates, le fait qu’il y ait moitié moins d’individus qui vivent avec moins de 1$ par jours démontre que la pauvreté a reculée de moitié, mais cela est de la mauvaise foi totale!
Je suis d’accord avec l’article, comme quoi les sociétés humains « évoluent ». On ne pourrait contredire cela. Mais l’évolution n’a pas d’appartenance religieuse ou morale et ne distingue pas le bien du mal. Je penses sérieusement que votre concept d’évolution est teinté de positivisme si vous pensez que le monde moderne est moins inégalitaire que les précédents. Je vous rappel qu’aujourd’hui, on permet à un seul humain d’acheter suffisamment d’armes nucléaires en moins de 5 ans pour détruire la totalité de l’Humanité.
http://unionrevolte.blogspot.com/2011/01/en-deux-jours-de-travail-les-grands.html
Solidairement.
Bon, 1500 $ c’est relatif – la valeur réelle de la monnaie variant au-delà de sa valeur nominale.
Évidemment, nous devons mettre fin à la surconsommation. D’ailleurs, je ne suis pas un consommateur compulsif endetté à l’os comme plusieurs. Veuillez ne pas procéder à des jugements hâtifs.
« Vous dites que « la pauvreté dans le monde a diminué de moitié depuis 1981″, mais dans presque TOUS les cas, ces rapports ne se fient pas aux conditions matérielles des humains étudiées, mais plutôt à l’aspect numérique de leur porte-feuille. Par exemple, pour ces chercheurs bureaucrates, le fait qu’il y ait moitié moins d’individus qui vivent avec moins de 1$ par jours démontre que la pauvreté a reculée de moitié, mais cela est de la mauvaise foi totale! »
Ce n’est pas ce qu’affirme un récent rapport de l’ONU. La pauvreté diminue, mais la sous-alimentation subsiste dans certaines régions.
http://cl-t175-503cl.privatedns.com/economie/actualites-economiques/327058/rapport-de-l-onu-le-monde-parvient-a-endiguer-la-pauvrete-mais-la-faim-subsiste
Et désolé pour mon positivisme. C’est mon tempérament.
Je n’ai rien contre le positivisme, encore moins contre vous. Mais encore faut-il rester objectif. Vous croyez ?VRAIMENT? ce rapport qui prétend que d’ici 4 ans, la pauvreté dans le monde sera réduite de moitié, par rapport à l’an 2000?
Le rapport que vous avez fourni démontre exactement ce que je vous disait dans le message précédent, à savoir qu’il faut une évaluation numérique et non matérielle. Il est écrit dans le rapport que vous avez fourni que l’ »un des principaux [objectif du millénaire] était de réduire de moitié la proportion de ceux qui vivent avec moins d’un dollar par jour ». Ils ne cherchent donc pas à savoir si le 1$ par jour est suffisant pour s’acheter de la nourriture et se loger, ils ne font que souligner qu’ils gagnent maintenant plus qu’avant, c’est à dire 1$ par jours.
Étrangement, le même rapport souligne sans gêne que la famine, elle subsiste, voir qu’elle s’amplifie. Donc si j’ai bien compris, les gens sont plus riches, mais simplement trop CONS pour s’acheter de la nourriture ou autre marchandise pour en produire? Vous voyez bien que c’est ridicule; on ne peut analyser les conditions humaines d’une façon strictement numérique, il faut étudier les conditions MATÉRIELLES.
Vous pouvez aussi me sortir le rapport sur le nombre d’habitants vivant dans les bidonvilles, vous ne réussirez pas à me duper, la pauvreté et les écarts sociaux ne pourraient se rétrécir en régime capitaliste!
« Même si 227 millions de personnes ont quitté les bidonvilles depuis 2000, soit plus du double de l’objectif d’améliorer la vie d’au moins 100 millions d’habitants d’ici 2020 fixé par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la population globale vivant dans des taudis a augmenté de près de 60 millions, révèle un rapport des Nations Unies publié jeudi.
http://www.french.humanitarianphotos.com/articles/1-milliard-habitants-bidonvilles.htm
Jimmy, désolé d’insister de cette façon, alors que nous sommes légèrement ‘hors sujet’. Mais je penses réellement qu’il faut briser cette conception que d’un point de vu économique, les choses s’améliorent sur la planète. Le capitalisme, dans sa structure, concentre toujours sans cesse d’avantage le capital social, excluant toujours plus d’humains de la vie économique. Dans un tel régime économique, il ne pourrait y avoir amélioration permanente et durable des conditions de vie. S’il y a un aspect positif à cela, c’est que les pauvres « ne sont pas des terroristes », mais qu’au moment venu, ils seront prêts à TOUT pour améliorer leurs conditions de vie….un vent de révolution souffle sur le monde présentement et c’est CELA qui me rempli de positivisme.
Merci de votre participation et de votre rigueur intellectuelle.
Amicalement.