jeudi 20 janvier 2011

Haïti : Le retour de Duvalier est une insulte aux Haïtiens, l’annonce de sa candidature à la présidence une solide gifle.



Le retour de Jean-Claude Duvalier en Haïti est une vraie insulte pour les Haïtiens, surtout qu'il prétend vouloir aider Haïti! Aider Haïti à quoi et avec quoi, en faveur de qui? Avec les 300 millions de dollars que lui et sa bande de voyous ont volés au trésor haïtien, avant d'être renversé par une révolte populaire en 1990? En implorant le pardon pour les milliers de victimes de ses massacres et de son oppression politique? Celui qu'on nomme "Baby Doc" ne doit pas être accueilli à Haïti comme un roi, mais comme un criminel de guerre! Cela, la communauté internationale le sait, mais elle garde le silence.

Les Haïtiens, dont la moyenne d'âge est d'environ 18 ans, sont pour la plupart trop jeune pour avoir vécu sous la main de fer du clan Duvalier. Il est de notre devoir humanitaire de rafraîchir leur mémoire collective. La famille Duvalier prend le contrôle d'Haïti en 1957. Le père, "Papa Doc", assied son pouvoir personnel sur la délation et alimente la terreur à l’aide de ses partisans surnommés ‘tontons macoutes’, un véritable escadron de la mort qui terrorise les populations par les pillages, les viols et la torture. En 1971, son fils, l’actuel Jean-Claude Duvalier hérite du pouvoir.

En 1986, le successeur Duvalier est chassé du pouvoir par un soulèvement populaire et fui en France, où il habitera pendant 25 ans sans même avoir peur d'être arrêté et jugé par la justice française. Pourtant, pendant cette période, plusieurs anciens dirigeants politiques ont étés jugés pour crimes de guerre ou autre atrocité contre des individus innocents (dont le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie ou pour le Rwanda. Pourquoi Duvalier n'a jamais été troublé pendant ses 25 ans en France?

Des liens étroits existent entre la gouvernance des États-Unis, la France et la famille Duvalier. Aussitôt que Duvalier fut renversé par le soulèvement populaire de 1990, la France et les États-Unis ont tout fait pour préserver l'héritage politique et économique de la famille Duvalier. Depuis cette période, l'ingérence de la communauté internationale dans les affaires Haïtiennes n'a jamais cessée. Nous présupposons donc que le retour de "Baby Doc" Duvalier en Haïti soit pour perpétuer la domination de l'occident et le commerce de la drogue entre la Colombie et les États-Unis. Pour que cela s'accomplisse sans embûche, il est indispensable pour la communauté internationale de préserver la faiblesse de l'État Haïtien, et les bas salaires de ses habitants pour faciliter la corruption et la collusion. Certains se demandent pourquoi la communauté internationale contrôle vaillamment les aéroports et les ports commerciaux du pays depuis le tremblement de terre de 2010? Nous avançons comme explication qu'ils veulent ainsi protéger et assurer le commerce de la drogue dans ce pays, sans que personne ne soit au courant. Nous connaissons tous l'ampleur du commerce des stupéfiants en Haïti, pourtant, les autorités internationales n'ont rendu publique aucune arrestations depuis le séisme de 2010 et leur prise de contrôle. Duvalier, en tant que criminel de guerre et spoliateur d’Haïti, a pu passer le ‘blocus’ des États-Unis et de la France à l’aéroport de Port-au-Prince sans problème. Si au moins les humanitaires, les denrées alimentaires et les dons en argent pouvaient entrer à Haïti aussi facilement!

Depuis l'annonce du retour de Duvalier, on a apprit que Jean-Bertrand Aristide, ex-président et éternel opposant à Duvalier, voulait également revenir en Haïti. «Depuis mon arrivée forcée sur le continent africain il y a six ans et demi, le peuple haïtien n'a cessé de demander mon retour en Haïti», écrit M. Aristide dans un communiqué envoyé à l'AFP. Mais étrangement, contrairement au répugnant Duvalier, son retour est parsemé d'embûches. Un avocat basé aux Etats-Unis en contact avec Jean-Bertrand Aristide, avait indiqué que l'ex-président avait demandé à renouveler son passeport haïtien, mais que cette demande lui avait été refusée par les autorités haïtiennes. «Aristide a le droit de retourner en Haïti, mais on lui interdit» avait affirmé l'avocat. Comme quoi le 'deux poids, deux mesures' favorise toujours les exploiteurs au lieu des exploités.

En complément de cet article, nous vous proposons la lecture du texte “Dépouillement en Haïti : Mais où disparaît tout cet argent? Cafouillage et déraillement planifié!”, qui fait le bilan de l’Histoire d’Haïti post-Duvalier, jusqu’à aujourd’hui.

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